Passons le projet RTE à l’écoloscopie (MAJ 20/06/2016)
RTE dans ses pubs s’habille de vertu écologique. Qu’en est-il réellement ?
Que nous dit RTE ?
« Nous sommes aussi accompagnés par Eco-med sur les impacts environnementaux. (…) Un écologue est aussi impliqué dans le projet »
RTE est accompagnée par des spécialistes parce qu’elle les paye, tout comme elle paye grassement les associations naturalistes dans le cadre des mesures de compensation : 20 000 € HT pour le « sauvetage d’oiseaux blessés », 120 000 € HT pour le « suivi des invertébrés », 500 000 € HT pour la « sécurisation des lignes pour les rapaces », etc.
Rappelons que la Société Alpine de Protection de la Nature, Arnica Montana, ou encore Mountain Wilderness, la Ligue pour la Protection des Oiseaux s’opposent au projet aérien de RTE avec AHD. Certaines de ces structures se sont même portées en justice aux côté d’Avenir Haute Durance !
RTE parle d’un cabinet qui les accompagne : «Ce cabinet a répertorié l’ensemble des espèces de faune et de flore à éviter»
Ce cabinet n’a certainement pas répertorié l’ensemble des espèces à éviter : les demandes de dérogations, qui atteignent le chiffre scandaleux de 57 espèces protégées, ne couvrent même pas la totalité des espèces présentes sur le tracé des lignes susceptibles de subir les impacts des travaux. AHD a déposé un recours au Tribunal administratif de Marseille en ce sens qui a été rejeté le 20 juin 2016
En octobre, une entreprise sous-traitante de RTE a été sanctionnée par la préfecture pour avoir entreposé des fourreaux dans un champ où une fleur protégée avait été signalée
«Dans le cadre du programme Life biodiversité, nous menons plusieurs expérimentations»
Quand RTE affirme (Dici radio, 26/10/2015) qu’elle va planter des arbousiers qu’elle prend pour une essence locale, confondant peut-être avec l’argousier, on peut se poser des questions sur ses connaissances de la flore endémique des Hautes-Alpes ! Les financements du programme Life ont pour vocation de restaurer la biodiversité là où elle a été détruite, pas de réparer les dégâts en « expérimentant » ensuite.
« RTE aura cependant coupé environ 70 hectares de bois. Mais seulement 7 ha sont défrichés »
Un défrichement perd définitivement son état boisé, alors qu’un déboisement repousse. RTE prétend ne défricher que sous les pylônes. Pourtant sous les lignes, elle élague et débroussaille régulièrement. De plus, la majeure partie des arbres coupés ici sont des résineux qui ne font pas de rejets comme le font les feuillus. AHD estime que ce chiffre de 70 hectares est largement sous-évalué : ce sont 174 hectares qu’il est prévu de défricher. AHD a déposé un recours devant le Tribunal administratif de Marseille à ce sujet.
En savoir plus :
Le décret portant dérogation à l’interdiction d’espèces végétales et animales protégées
Le trombinoscope des espèces qui ne sont plus protégées pour RTE
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