Les enjeux au niveau environnemental sont multiples
Atteinte aux paysages, mise en danger de la faune au niveau de la Durance, déboisements massifs, l’impact du projet RTE sera conséquent sur notre environnement. On en voit déjà les dégâts.
- En premier lieu, l’atteinte aux paysages naturels préservés (classés en zonage N dans la plupart des PLU), et ce, sur l’ensemble des 2 fuseaux.
Dans la partie sud du projet, RTE et nombres d’élus semblent considérer qu’il suffit d’écarter les lignes du bord du lac pour que le projet acquière une légitimité en matière de protection des paysages.
C’est une erreur majeure !
Si le lac de Serre-Ponçon est effectivement un joyau, les montagnes et les vallées qui l’entourent forment son écrin.
Les paysages qui le composent sont uniques et irremplaçables.
Non seulement ils sont le témoignage du labeur de générations de Haut Alpins mais ils sont aussi l’aboutissement de nombreuses politiques publiques entreprises afin de créer un équilibre entre l’homme (et ses activités) et le milieu naturel.
Le projet RTE va créer une ligne de fracture irréversible dans cet équilibre !
Aujourd’hui, le site exceptionnel de Serre-Ponçon fait partie de notre patrimoine dans son intégralité.
Nous tous (et particulièrement nos élus) en avons la responsabilité afin qu’il soit transmis intact aux générations futures. - En second lieu, la Haute Durance fait l’objet de plusieurs zonages naturels protégés (ZICO (1), ZNIEFF (2), Natura 20000 (3)).
Ces habitats sont des sanctuaires pour la faune et la flore. Il ne suffit pas de les contourner et de passer en limite.
Même tenues à distance, les lignes auront un impact négatif !
Dans ces sanctuaires, nombre d’espèces protégées particulièrement sensibles vivent.
C’est notamment le cas du faucon pèlerin, de l’aigle royal, ou encore du Circaète Jean Le Blanc à titre d’exemple.
Ces espèces ont besoin d’un territoire vital souvent étendu et répondant à certains critères particuliers pour leur permettre d’assurer leur cycle de vie et leur reproduction. Toute modification de ces habitats peut entraîner l’abandon du site, voire la disparition de certaines espèces. Là aussi, il conviendrait de faire valoir le principe de précaution pour interdire toute modification ou perturbation irréversibles. - En troisième lieu, le projet prévoit le déboisement, le plus souvent à blanc, d’une centaine de kilomètres pour permettre le passage des lignes (dont plus de 10 km surplombant ou à toute proximité du GR 50).
Là où une seule ligne passera, la largeur du corridor ainsi créé sera au minimum de 40 m.
La où deux lignes sont prévues, ce seront deux corridors de 40 m minimum (si les lignes sont éloignées) ou bien un corridor de 100 m de large (si les lignes sont juxtaposées).
C’est ce que RTE appelle un projet de moindre impact !
Pour nous, il s’agit de destructions massives que vont supporter la faune et la flore, mettant en jeu des écosystèmes sur l’ensemble de la Haute Durance.
Nous ne pouvons l’accepter !
Avant de clore sur le point environnemental, nous tenons à rétablir une vérité. RTE dans sa communication clame haut et fort que les Associations Environnementales ont été associées depuis le début à la concertation. C’est vrai, mais il est important de signaler que le CRAVE à refusé la mission que lui proposait RTE et s’est rapidement retiré de toutes les réunions. Quant à la SAPN, elle a joué le jeu de la concertation jusqu’au bout et a été la seule à voter contre le projet lors de la réunion de validation en préfecture le 06 mai 2011.
Pour finir sur ce chapitre (et non le clore), nous laisserons le dernier mot à RTE. Dans le tableau intitulé « synthèse des sensibilités des fuseaux », page 81 du dossier de concertation RTE relatif aux projets P4 et P6, l’analyse conclue que le projet du fuseau B (celui retenu) est : peu favorable au milieu naturel.
(1) Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux
(2) Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique
(3) Le réseau européen Natura 2000 regroupe des sites écologiques autour de deux objectifs : préserver la diversité biologique et valoriser le patrimoine naturel des territoires.
En savoir plus :
Voir l’avis de l’autorité environnementale de 2012 Qu’est-ce qu’un champ électrique ?