Électricité : la taxe qui ne dit pas son nom…
En 2018, une nouvelle ligne est apparue sur notre facture d’électricité…
En 2018, une nouvelle ligne est apparue sur notre facture d’électricité : le certificat de capacité. C’est une nouvelle taxe qui ne dit pas son nom puisque vous ne la trouvez pas dans la partie taxes de votre facture mais avec la consommation. Bizarre… mais malin si l’on ne veut pas que cela apparaisse pour ce que c’est.
En bref, cela sert à financer un mécanisme de gestion des pointes de consommation hivernales. Rappelons que cette pointe sert d’argument à RTE pour construire de belles THT partout en France, que chez nous cette pointe a lieu à 4h du matin à cause du déclenchement des heures creuses (revoir notre dossier « Pic de consommation : le faux bon argument de RTE »), et que RTE nous a toujours rétorqué : « nous transportons juste l’électricité, nous n’avons pas la main sur le sujet des heures creuses ».
Bien, vous avez peut-être déjà deviné qui a mis en place cette nouvelle taxe appelée Certificat de capacité ? Réponse : RTE !…pour le compte de l’État au terme d’un appel d’offre.
En voici le principe : de gros consommateurs volontaires (mais non pas nous ! plutôt des industriels) s’engagent à diminuer leur consommation certains jours. En échange, l’électricité qu’ils ne consomment pas leur est payée comme s’ils la produisaient. Cela nous coûte 0,00173 centimes d’euros par kWh (auxquels il faut donc ajouter 20% de TVA !). Dommage, pour les particuliers cela ne marche pas, de plus, l’offre de tarif EJP (Effacement Jours de Pointe) desservait le même but et nous permettait d’économiser sur nos factures… mais il n’est plus accessible pour les particuliers depuis 1998.
Voilà ce que dit RTE, lui-même dans son Bilan annuel 2018, à propos de ce mécanisme de capacité : « des progrès sont attendus en matière de fiabilité des offres », en gros ça ne marche pas bien, à tel point que RTE émet « des doutes sur la contribution réelle des effacements à la sécurité d’approvisionnement à court terme », et qu’« une persistance des performances actuelles poserait un enjeu en matière de sûreté et compromettrait la sortie du charbon. »
C’est toujours bien de savoir pour quoi on paye, non ?