Face aux projets de RTE : nous sommes positifs !
Comment le département des Hautes-Alpes, lauréat des Territoires à Énergies POSitives, peut-il dans le même temps être défiguré par des lignes THT aériennes, symboles d’une politique archaïque de l’énergie ?
Les Hautes-Alpes couvrent actuellement 62 % de leurs besoins en énergies renouvelables
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Qu’est-ce qu’un « territoire à énergies positives », souvent appelé TEPOS, ou encore TEPCV ? C’est un territoire qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer a lancé un appel à initiatives pour créer 200 de ces territoires. Et notre département a été retenu en février 2015, grâce à son engagement dans un Plan Climat-Énergie Territorial, lancé dès 2012.
Ce plan est fondé sur 2 axes : dépenser moins d’énergie (isolation des bâtiments, politique de transports doux,…) et atteindre 100 % de la consommation finale du département en production d’énergies renouvelables à l’horizon de 2050. Nous en sommes à ce jour à 62 %.
Comment, à côté de ce plan ambitieux, et d’avenir, les pouvoirs publics peuvent-ils cautionner ce projet de lignes THT qui va à l’encontre des objectifs du TEPOS, en se fondant notamment sur une course à la dépense énergétique d’un autre temps ?
Cette schizophrénie est illustrée par ce même ministère de l’environnement, et sa ministre Ségolène Royal, qui a lancé en grandes pompes l’appel à candidatures des TEPOS en 2014, et signé la même année le décret autorisant le projet de lignes THT aériennes porté par RTE !
D’un stylo, la Ministre de l’écologie lance le TEPOS et de l’autre signe le décret autorisant les lignes aériennes THT
Faire de notre vallée un clone de la vallée de la Maurienne, bétonner nos forêts, implanter des pylônes par hélicoptère dans des territoires préservés et protégés, mettre en danger les ressources en eau potable, malmener le tourisme dont dépendent beaucoup de nos concitoyens, ce ne peut refléter la technologie de demain.
Les solutions de demain, ce sont les initiatives qui se mettent en place chaque jour dans notre département comme Energies collectives, coopérative citoyenne de l’Embrunais, qui en plus d’encourager aux économies d’énergie, produit également sa propre électricité photovoltaïque. Des particuliers, des collectivités de l’Embrunais et du Savinois se sont engagés pour financer ce projet et mettre leurs toitures à disposition de cette société.
Ener’guil, initiative citoyenne soutenue par le parc naturel du Queyras, suit le même principe dans l’est de la vallée.
La commune de Puy- Saint André a lancé une Société d’Économie Mixte avec ses habitants et d’autres collectivités du Briançonnais dans le but de produire et utiliser localement toute l’électricité dont le secteur a besoin.
Les projets des Hautes-Alpes ont inspiré la vallée voisine d’Oisans, qui se lance aussi dans l’aventure en créant une société de production d’énergie renouvelable à Bourg d’Oisans (article du Dauphiné Libéré)
Quel avenir voulons-nous ? Gaspiller des millions d’euros sur un projet de lignes THT dépassé qui va à l’encontre des objectifs de la Cop21, ou un développement respectueux de notre vallée porteuse de projets économiques novateurs ?
Qu’en pensent nos élus ?
Faites-nous part des projets dont vous êtes porteurs. Nous les relaierons !
En savoir plus
Le Briançonnais a produit plus d’électricité qu’il n’en a consommé en juin 2016
Mise à jour du 21 mai 2016
Le Nord du département ainsi que le Queyras vont pouvoir toucher jusqu’à 1,5 millions supplémentaires pour pouvoir entre autre préserver la biodiversité… et les paysages….
L’énergie produite à l’intérieur de la zone « Haute-Durance » se déduit de celle qui doit y être amenée (oui c’est évident, mais pas pour tous nos élus !). Dans sa volonté inébranlable de considérer que la pointe va rester nocturne et excessive, RTE ne tient pas compte de la production photovoltaïque en constante augmentation comme élément de réduction des besoins de transport en Haute-Durance. C’est ignorer totalement l’indispensable l’évolution vers l’abandon des heures creuses nocturnes au profit des heures creuses « solaires » et flexibles (recommandation du C.E.S.E. en 2015.) C’est aussi ignorer totalement tout ce qui se prépare autour du stockage de l’électricité. Bref, en effet, c’est archaïque, comme de grandes guirlandes entre de grands poteaux, quasi les mêmes qu’en 1936…
Bravo pour votre mobilisation et maintenons la pression sur nos frileux élus départementaux. Le PNR Queyras a soutenu la création d’Ener’Guil mais ne porte pas le projet.C’est une initiative citoyenne à l’état brut. Merci de rectifier.
Merci de votre précision. Nous avons rectifié l’article.